Deux Journalistes Agressés Pendant les Elections tandis que la Couverture des Scrutins Devient Dangereuse pour les Médias au Nigeria

Dans ce qui s’avère être une tendance inquiétante lors des élections, deux journalistes qui couvraient la reprise des élections sénatoriales dans l’État d’Akwa Ibom au Nigeria ont été agressés et empêchés de faire leur travail.

Lors du premier incident, une foule se réclamant de Godswill Akpabio, ministre et candidat aux élections du 25 janvier 2020, a agressé et détruit la caméra de Godwin Sunday, un cameraman de la chaîne de télévision Global Pilot. L’incident s’est produit au bureau de vote de l’Unité 9.

Dimanche, ses assaillants lui ont dit qu’il ne devait pas être vu là car “l’unité appartient au ministre”. Dimanche, il a subi des blessures près des yeux à la suite de l’attaque.

Dans un autre incident, un journaliste, Edidiong Udobia, a été attaqué par des voyous au bureau de vote de l’unité 6.  Les voyous ont tenu Udobia par sa chemise et l’ont traîné jusqu’à l’un des assistants de Godswill Akpabio, Emmanuel Inyangettor, sous les ordres duquel ils semblaient agir. Inyangettor, soupçonnant que ses activités ont pu être filmées, a ordonné à ses hommes de saisir le téléphone du journaliste.

Le journaliste a insisté pour qu’il remette le téléphone à un officier de police qui l’a scanné et a confirmé qu’il n’y avait pas de vidéo d’Inyangettor dessus. Le téléphone a donc été restitué à Udobia, mais le journaliste effrayé et bouleversé a immédiatement fui le bureau de vote pour éviter de nouveaux ennuis.

Dominic Akpan, le secrétaire de la NUJ à Akwa Ibom, a corroboré les affirmations d’Udobia dans une interview au journal The Premium Times.

Le porte-parole du ministre a toutefois dissocié le ministre de la violence, indiquant que les opposants au ministre utilisaient son nom pour perpétrer des violences afin de le discréditer.

Ces attaques portent à neuf le nombre de journalistes qui auraient été agressés alors qu’ils couvraient les élections au Nigeria depuis novembre 2019.

Quatre journalistes ont été agressés physiquement et trois ont été menacés dans le cadre de leur couverture des élections des gouverneurs des États de Kogi et Bayelsa, ainsi que de la rediffusion des élections sénatoriales à Kogi West, qui se sont tenues simultanément le 16 novembre 2019.

Tobi Kusimo et David Bello de Splash FM ont été attaqués alors qu’ils tentaient d’interviewer un agent de bureau de vote à Aiyetoro Gbede, une ville de l’État de Kogi.

Le même sort fut réservé à Sam Egwu, journaliste du journal privé The Nation et à Sunday Amachi, reporter de la radio publique de l’État de Kogi, dans un bureau de vote à Anyigba, également dans l’État de Kogi.

Outre ces incidents d’agressions physiques, trois journalistes qui couvraient les élections à différents endroits ont été menacés. Chinedu Asadu, du journal en ligne The Cable, a été forcé de fuir un bureau de vote après avoir été menacé par des policiers.

Adejumor Kabir, reporter du journal The Premium Times, a été menacé par quatre individus non identifiés brandissant des batons et des bouteilles. Les voyous ont forcé le journaliste à abandonner sa mission d’aller faire un reportage sur la collecte des résultats des élections au siège de la Commission électorale nationale indépendante dans l’État de Bayelsa.

Un autre journaliste, Lolafunke Ogunbolu, qui travaille pour la chaîne privée Africa Independent Television, a rapporté qu’un groupe d’hommes armés a menacé de la battre après l’avoir vue filmer leur agression sur une femme dans un bureau de vote à Aiyetoro Gbede, dans l’État de Kogi.

Tous les incidents susmentionnés se sont produits lors de l’élection des gouverneurs de l’État de Kogi et de la reprise du scrutin sénatorial dans l’État de Bayelsa le 16 novembre 2019.

Le MFWA condamne ces attaques effrontées contre les journalistes qui couvrent les élections au Nigeria et demande que des enquêtes soient rapidement menées sur ces incidents. Les élections sont une composante essentielle de la démocratie et doivent être menées de manière libre et transparente, la couverture médiatique étant la meilleure garantie de cette transparence. Les attaques gratuites contre les journalistes par des voyous déchaînés sont donc une attaque directe contre la démocratie et ne doivent pas continuer. Les autorités du Nigeria doivent traiter ce phénomène avec l’urgence qu’il mérite en enquêtant de manière approfondie sur les violations et en punissant les coupables.

 

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